Chaque fois que l’on prend place dans une salle de théâtre c’est pour y voir des comédiens.
C’est selon l’humeur pour y rire, rêver, chanter, y voir un reflet de la réalité, une tranche de vie...
Et bien quand on s’installe dans la petite salle intimiste de la huchette et que l’on assiste à cette pièce on a tout à la fois.
L’histoire ce passe à Paris, trois comediens, dont deux vivent depuis 12 ans en province Lyonnaise, répètent ou plutôt adaptent à l’espace exiguë de la scène, leur vaudeville musical : « Au diable Vauvert ».
Elle, Coco, c’est exilée pour suivre son mari metteur en scène mais la vie parisienne surtout quand on est comédienne ne s’oublie pas comme ça.
Lui, Pierre, vit pour son travail et est très nerveux de montrer sa pièce pour la première fois devant un public parisien.
Le troisième comédien, Guy, qui fait un remplacement au pied levé pour dépanner son amie coco, dont il recevra les confidences et finalement de révélation en quiproquo mettra le feu aux poudres.
Tous les éléments d’un bon vaudeville sont là et si on ajoute à cela des chansons, drôle et bien écrite on obtient une excellente comédie musicale.
Car oui une Comédie musicale ce n’est pas forcément 25 personnes sur scène et du grand spectacle et c’est très bien ainsi. Ici comme si le fait de jouer la comédie et de chanter devant nous ne leur suffisait pas ils s’offrent le luxe de s’accompagner eux même sur scène au piano et à la guitare.
La vie privée du couple et sa vie sur scène se mêle et s’entremêle, on rit des situations comiques et parfois absurdes.
Entre réalité et fiction, comme désorienté, on est agréablement transporté par ce trio de comédiens .
Ils sont juste parfaits.
On se prend à leur histoire et on est même en empathie avec Pierre dont l’interprétation monte en puissance durant une heure trente de spectacle pour finir en apothéose. Comedien que j’avais déjà remarqué il y a deux ans dans la non moins fabuleuse comédie musicale « 31 ».
Comédiens n’est pas juste le titre de cette merveilleuse pièce c’est aussi son âme.
A ne manquer sous aucun prétexte.
Vu à la Huchette le 23 juin 2018.
