Auteur : Larry Benzaken
Artiste : Larry
Benzaken
Metteur en scène : Perrine
Blondel
Une chaise, une table et un carnet, il n’en faut pas plus à Larry nous embarquer dans son univers où l’ordinaire devient extraordinaire.
C’est un privilège que d’assister à ce seul en scène drôle, émouvant, intelligent et riche comme les rimes de sa plume si bien aiguisée.
Dire qu’il est bien écrit serait lui faire offense tant le mot est petit.
Ici tout est pesé, calibré, coupé au cordeau. Les mots dansent et tombent à point nommé là où on les attend, ou bien en contrepied pour nous surprendre davantage.
L’amour des mots, de la littérature, de l’humain coule dans ses veines et à partir de son regard, il nous fait voir l’âme des gens qui l’entourent et qu’il observe.
Il y a une grande générosité et beaucoup de sensibilité dans sa façon de nous raconter cette histoire, comme si l’on était auprès du feu, suspendu à ses mots, se rêvant être la « Fernande Olivier » d’un poète.
« Les gens heureux lisent et boivent du café » parait-il (selon le roman d’Agnès Martin-Lugand) mais cette jeune inconnue rencontrée dans un café et qui a toujours un livre avec elle, est-elle heureuse ? Est-elle la jeune femme tourmentée que l’écrivain imagine ? Est-elle d’ailleurs réelle ou non ? Peu importe tant qu’elle inspire l’Écrivain…
Il écrit sur tout d’ailleurs. Alors comment écrire à son tour pour lui dire merci ? Merci de nous apporter un spectacle de qualité où l’humour n’est jamais vulgaire, où la poésie est de haute volée et l’émotion dans les cœurs.
N’hésitez pas à vous offrir une douce parenthèse poétique, un hymne à la langue de Molière en allant découvrir ce journal d’une banalité qui finalement n’a rien d’ordinaire.
Vu le 21 mars 2022 au théâtre de dix heures