La reine de beauté de Leenane



De Martin McDonagh 

Comédien·ne : Marie Burkhardt, Angélique Kern Ros, Laurent Mere, Maxime Peyron, Alexandre Simoens

Metteur·se en scène : Olivier Sanquer


L'histoire : 

Une grande comédie noire anglaise, féroce, grinçante, haletante et... drôle !

Mag, vieille chipie acariâtre et tyrannique, retient auprès d'elle sa fille Maureen, quarante ans, célibataire encore vierge rêvant de liberté et d'amour.

 

 

Une Immersion Intense dans "La Reine de Beauté de Leenane"

Aujourd'hui, j'ai eu la chance d'assister à une représentation de "La Reine de Beauté  de Leenane" la pièce de Martin McDonagh. Plongeant dans l'atmosphère oppressante d'un petit village irlandais, cette œuvre m'a happé dès les premières minutes et ne m'a relâché qu'à la toute fin, bouleversée et songeuse.

Une Mise en Scène Oppressante et Réaliste, le décor de la pièce est un intérieur modeste minimaliste et sombre, il nous transporte dans le quotidien de Mag et Maureen Folan et renforce l'atmosphère claustrophobe du huis clos.

Des Performances Exceptionnelles, les interprétations de Mag et Maureen par les actrices principales sont absolument saisissantes. La mère, incarnée avec une cruauté douce-amère, est à la fois détestable et pitoyable. Son regard perçant, sa voix autoritaire mais vacillante, révèlent toute la complexité de son personnage. Quant à Maureen, son jeu oscille brillamment entre la soumission apparente et une rage intérieure qui ne demande qu'à exploser. La transformation progressive de son personnage est exécutée avec une finesse impressionnante, rendant son ultime vengeance à la fois choquante et inévitable.

Une intrigue qui nous tient en haleine,  parfaitement rythmée elle maintient une tension constante.

L’arrivée de Ray, le messager, apporte une bouffée d’air frais, mais aussi un pressentiment de désastre. Le contraste entre son insouciance juvénile et la gravité des relations entre les autres personnages accentue la tragédie à venir.

Pato, en revanche, incarne un espoir fragile. Sa romance naissante avec Maureen est une lueur dans l'obscurité, rapidement menacée par les manipulations de Mag.

On en apprend plus sur le passé de Maureen et dès lors on se demande si Mag n’agit pas comme cela pour protéger, a sa manière, sa fille.

Le crescendo de tension aboutit à un dénouement brutal et poignant. La pièce ne nous laisse aucun répit, chaque scène ajoutant une couche de complexité à la dynamique familiale. La vengeance de Maureen, bien que choquante, est intelligemment construite et profondément ancrée dans le développement de son personnage.

 

En sortant du théâtre, j'étais à la fois émue et perturbée. "La Reine de Beauté de Leenane" n’est pas une pièce que l’on oublie facilement. 

 

Martin McDonagh a créé une œuvre puissante et intemporelle, magnifiquement interprétée par une troupe d’acteurs talentueux, décidément le compagnie Nacéo me fera toujours vibrée, comme lors de "Tom à la ferme" ( à voir cette année aux Corps Saints).

Si vous avez l'occasion de voir cette pièce, ne la manquez surtout pas. C’est une expérience théâtrale intense et inoubliable, qui vous fera passer par toute une gamme d'émotions, du malaise à la compassion, surtout si comme moi vous débordée d'empathie , jusqu’à la libération finale.