La petite d'histoire d'un homme trop grand



LA PETITE HISTOIRE D’UN HOMME TROP GRAND.

 

De et par Charly LANTHIEZ.

Compagnie du U

 

 

J’aime le clown. Bien qu’il me mette mal-à-l’aise. Parce que le clown est déroutant : il est fragile, et fort à la fois. Il est simple et sincère, littéral, parfois provocateur, comme un enfant. Il y a quelque chose de pur chez le clown, de brut, dans le sens authentique. Et puis le clown a une position marginale au théâtre, tout comme les personnes différentes ont une position marginale dans la société. 

 

Au théâtre, on ne se cache pas derrière un costume, un maquillage ou un nez rouge. Au contraire, on se révèle, avec nos doutes, nos drames, nos peurs, nos rêves. Et au lieu de cacher nos différences, on les met en lumière, en valeur, on en rit, on les utilise pour questionner, pour relativiser, pour dénoncer. On est profondément Humain quand on est clown.

 

Vêtu d’un manteau à clochette et d’un casque de mineur, Philibure rentre chez lui, chez sa Maman. Grand, très grand, il est maladroit. Cela le rend touchant, attendrissant. Son arrivée sur scène m’a fait penser à Hagrid qui vient chercher Harry Potter, et c’est vraiment dans un univers magique que nous emporte Philibure. Son discours semble enfantin, désordonné, mais il est rempli de philosophie et de poésie. Le personnage nous bouleverse. On a envie de le prendre dans nos bras et de lui dire « t’inquiète pas, ça va aller ». Et quand après le spectacle, on a l’occasion de discuter avec l’artiste et sa compagne, on n’a plus envie de partir, parce que la magie opère toujours.

 

« Vivre son clown c’est se libérer un peu du sérieux qui emprisonne ». Isabelle Schenkel, Le clown thérapeutique.

 

 

Albatros Théâtre, rue des Teinturiers.

18h45. Du 3 au 21 juillet 

 

Emmanuelle Baumont